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Articles de presse aidant sexuel expérimental

  ASSOHANDICAP

Thierry ménager

54 rue blanquerie

11300 Limoux

thierry.menager@hotmail.fr

 

https://static.onlc.eu/aidants-sexuelsNDD//126218309332.jpg

 

Faut-il autoriser des assistants sexuels pour les handicapés ?

 

 

Pour plus de discrétion, j’ai choisi un pseudo.

Avez-vous déjà entendue parler des « aidants-sexuel », il s’agit de personnes qui pour le moment en France ne sont pas officiellement reconnues, mais nous sommes à ce jour trois à exercer cette activité qui contribue à apporter un peut de bonheur aux personnes handicapées. Un homme marié pratique dans la région Parisienne, une femme je pense célibataire exerce à Marseille.

J’exerce de mon coté dans le département de l’Aude près de la ville de Carcassonne. Plus exactement à Limoux.

Je suis âgé de : 54 ans, mince, célibataire,  je suis bien sur discret et respectueux de la demande des personnes en situation de handicap. Je reçois sur rendez-vous à mon propre domicile, afin que le contact puisse se faire dans une certaine intimité.

Joffre 3 à 5 jours de mon temps par mois, pour un moment de tendresse, de caresses, aux personnes handicapées. Je prends en considération la loi du : 11 février 2005 et plus particulièrement l’article suivant : Art.114-1-1.

Je ne m’attache pas aux apparences physiques des personnes, je les considère toute de la même manière, qu’elles soient petites, grandes, minces, ou grosses, voir très grosses.  Toutefois, la majorité est impérative, soit 18 ans minimum. Je suis le responsable d’une association pour les adultes handicapé(es).

Cette activité ne peut être exclusivement que bénévole, j’exerce donc gratuitement.

A paris, un député UMP Jean François Chossy, travaille sur un projet de loi qui puisse légaliser les assistants sexuel en France. De vastes débats sont en cour.

Je commence par discuter un peu avec la personne, afin d’évaluer ses véritables motivations.

Je commence par des caresses, en passant par le sexe de la femme, je lui caresse les seins en suçant les tétons », puis je me « risque » à lui prodiguer des caresses « bucco-génitales » c'est-à-dire que je lèche son sexe, il s’agit d’une pratique courante chez les personnes dites valides.  Ensuite, c’est elle qui décide de continuer et d’aller jusqu’à la pénétration proprement dite.

Pour me contacter plusieurs possibilités sont à disposition :

- Adresse Email : handi-limoux@hotmail.fr

Par l’intermédiaire des contacts proposés dans mes sites :


http://aidants-sexuels.onlc.fr

 

 

 

TEMOIGNAGES D’AIDANT SEXUEL POUR LES HANDICAPE(ES) ECOUTER LE TEMOIGNAGE DE CHRISTINE CARUANA. EN CLIQUANT SUR CE LIEN CI-DESSOUS.

 

 

http://www.franceinter.fr/emission-le-zoom-de-la-redaction-faut-il-des-assistants-sexuels-pour-les-handicapes

 

 

Christine Caruana © Laëtitia Saavedra

Ca fait des années que les associations de handicapés se battent pour la création d'une activité d'assistants sexuels pour répondre à lé détresse d'homme et de femmes lourdement handicapées qui n'ont pas accès à leur corps, mais qui ont des pulsions, comme tout le monde.

 

En Suisse, en Allemagne et aux Pays-Bas les assistants sexuels exercent officiellement. Ils obtiennent un agrément après avoir suivi une formation.

 

  

Christine, assistante sexuelle bénévole

 

 

Christine, assistante sexuelle bénévole

En France, cette activité est illégale car assimilée à de la prostitution. C'est la raison pour laquelle Christine Caruana, ancienne infirmière, a choisi d'être assistante sexuelle bénévole à Marseille. C'est une association de handicapés qui l'a sollicitée il y a 4 ans.

 

Le témoignage de Christine

 

 

Charly, atteint de la maladie des os de verre

 

 

Charles, dit Charly © Laëtitia Saavedra

Charly Valenza est l'une des personnes que Christine a accompagnées sexuellement.

 

Il a 49 ans,  il est atteint de la maladie des os de verre qui rend les os extrêmement fragiles et qui les cloue sur son fauteuil.

 

Avec son association "Asexybilité" comme accès au sexe, il milite pour les assistants sexuels, car il y a urgence selon lui.

 

 

 

 

Le témoignage de Charly

 

 


Une loi pour encadrer les assistants sexuels ?

Dans son rapport remis à Roselyne Bachelot intitulé "changer le regard de la société sur le handicap", l'ancien député UMP, bon connaisseur du dossier, Jean-François Chossy, ne voit pas d'autre solution que d'officialiser l'activité d'assistanat sexuel par une loi et par un cadre éthique strict.

 

 

Jean-François Chossy

 

La ministre des Solidarités a saisi le Comité Consultatif National d'Ethique qui devrait rendre ses conclusions dans trois mois.

De son côté, le collectif d'associations de handicapés CH(s)OSE a lancé un appel en ligne pour la création d'un service d'assistants sexuels.

 

jeudi 02 février 2012 à 17:

 

Pour la plupart des personnes sans handicap, la sexualité est non seulement un plaisir important de la vie mais également un besoin élémentaire, un facteur fondamental d’équilibre… J’imagine qu’une personne que son handicap prive constamment de tant de choses, marginalise bien souvent et qui subit une dépendance pour des fonctions élémentaires, a encore plus besoin de ce plaisir ne serait ce que pour se sentir homme ou femme comme tout un chacun.
Alors mesdames et messieurs décisionnaires et bien pensants, qui pouvez assouvir vos envies, que vous en ayez ou pas, que vous l’avouiez ou pas (combien agissent différemment de leur façon de légiférer), laissez votre pudibonderie de coté et autorisez une assistance dans ce domaine pour ceux qui n’y ont pas accès en raison de leurs handicaps. Nous sommes en 2012 et la sexualité s’affiche partout, même dans ces « perversions » les plus particulières sur internet ou dans les sex-shops. Elle est libre entre personnes adultes et consentantes. Même si certains peuvent assimiler la fonction d’assistante sexuelle à la prostitution qui a toujours existé et existera toujours (heureusement d’ailleurs car elle répond à une misère sexuelle et n’est pas condamnable, c’est le proxénétisme qui l’est), de quel droit, au nom de quelle moralité refuser que des personnes formées et rémunérées répondent à cette demande naturelle et vitale ?
Quelle hypocrisie d’ailleurs de voter par exemple des lois pour contraindre les entreprises soit à faire travailler des handicapés, soit à payer une forte taxe (si elles ne le veulent pas ou même si elles ne le peuvent pas) afin de leur ouvrir le monde du travail… alors qu’on leur ferme celui de la sexualité. Oui les handicaps entrainent un besoin d’assistance. D’où l’importance de légiférer pour la circulation, l’accès, le travail, les services médicaux, enfin tout ce qui permet de vivre malgré des limitations physiques ou/et psychologiques. Que Mme BACHELOT nous explique que la sexualité (en dehors de la procréation) n’est pas une fonction élémentaire de la vie. Ceux qui subissent leur handicap (ou leur entourage) sauraient lui expliquer que son absence constante et non volontaire est une source de souffrance supplémentaire qu’il serait possible de soulager sans que cela soit considéré comme une obscénité ou une perversion.
Suite à la réflexion pitoyable de clouisguerin, on ne peut effectivement répondre à la misère sexuelle de tout le monde, comme on ne sait donner du travail à tout le monde. Mais qu’il aille jusqu’au bout de son raisonnement égoïste et idiot en remettant en cause toutes les lois permettant l’accès aux handicapés. Et dans ce cas qu’il prie pour ne pas avoir de handicap s’il n’y a pas de lois et services permettant d’avoir des soins, de circuler, de travailler et ce qui devrait être normal, d’avoir une vie sexuelle même si limitée. Qu’il imagine un instant ce que serait sa vie.
Est-ce sa propre misère sexuelle qui le rend effectivement… si ridicule ?
Je ne suis pas handicapé, je ne côtoie pas d’handicapés mais j’ai eu un grave accident de la route ou j’ai failli mourir. Rétrospectivement, mourir ne m’a pas fait peur. Par contre, en sortir handicapé et entre autre de ne plus avoir de sexualité, me glace le sang.

 

 

catherine (anonyme),

mercredi 28 décembre 2011 à 22:

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Je me souviens d'un film vu à la télévision qui se passait dans un foyer d'adultes handicapés. L'un d'eux, interprété par Olivier Gourmet, en fauteuil roulant, exprimait sa frustration par une agressivité insupportable pour l'entourage. Une éducatrice du foyer se débrouille à lui organiser une visite chez une prostituée consentante au prix de difficultés difficilement imaginables. Pour lui, ce sera une révélation, il entreprendra ensuite une relation avec une des pensionnaires du foyer et son comportement change du tout au tout. Comme n'importe qui, quand le besoin d'intimité devient trop fort, il faut trouver des solutions...

 

 

Anonyme Anonyme (anonyme),

mardi 13 décembre 2011 à 06:

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Ce reportage m'a émue car j'ai un fils handicapé qui souffre de cette absence de contact. Je pense que cette expérience l'aiderait énormément en bien être, en affirmation, en considération personnelle en tant qu'homme. Je suis psychothérapeute à la retraite et je suis pour qu'on humanise la vie des personnes en détresse et qu'on ne salisse pas tout, tout le temps. Ce que fait Christine est humain et émouvant, je vais la contacter puisqu'on a la chance d'être à Marseille. Merci pour votre émission.

 

 

Anonyme (anonyme),

dimanche 04 décembre 2011 à 19:

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L'assistance sexuelle est très différente de la prostitution, elle s'inscrit dans une démarche d'accompagnement de la personne porteuse de handicap sévère qui ne peut pas réaliser ses désirs faute d'autonomie suffisante, ce qui représente pour elle une importante source de souffrances. C'est à mon avis une modalité de soins à part entière qui doit être prise en compte tout comme la toilette ou l'aide aux repas.
Cette question nous met en face de nos représentations de la personne handicapée, de nos représentations et de nos limites personnelles et culturelles. Il existe de grandes disparités entre la France et d'autres pays d'Europe à ce sujet.
En Suisse, Mme AGTE DISERENS forme depuis plusieurs années des aidants sexuels et propose une approche éthique et pratique de ce sujet très intéressante.

 

 

Anonyme (anonyme) @ Anonyme (anonyme),

lundi 05 décembre 2011 à 11:

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Je suis très heureuse que ce reportage ait obtenu le premier prix. J'ai travaillé 42 ans avec des handicapés physiques et mentaux. Dans les années 76-80, avec un médecin nous faisions des sorties 2 fois par mois avec nos patients chez des prostituées. Nous en sommes toujours au même point, quand j'ai entendu ce matin Mme Bachelot! Surtout elle, après sa gestion de la fameuse grippe et le Médiator...
Nous ne sommes pas sur la même planète.
On a surtout entendu de l'Amour, des câlins, de l'humanité. Oui il en faudrait des centaines de Christine. Ils ont bien de la chance ceux qui la voient, et les marseillais aussi.
La sexualité, la sensualité des handicapés même combat que celles des seniors. J'ai vu de ces drames dans des maisons de retraite!
J'ai 63 ans, infirmière en retraite.
.

 

 

Jean-Marc (anonyme),

dimanche 04 décembre 2011 à 13:

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La sexualité est un besoin physiologique, qui a été oublié dans la pyramide de Maslow. Ainsi, elle doit être un droit pour tous, y compris dans la loi, mais bien sur dans un cadre différenciant l'assistance sexuelle de la prostitution.

 

 

 

H. : Pourquoi vouloir faire un tel travail ?
B.S. : Être accompagnant(e)s sexuel(e)s ne peut se faire qu'au sein d'une structure reconnue pour son éthique. Des hommes, des femmes ont décidé d'apporter ce qu'ils pouvaient donner aux autres : leur tendresse, leur affection. Ils veulent prendre dans les bras et accueillir contre leur peau la souffrance humaine et la solitude, caresser des corps ratatinés par les contractures, toucher affectueusement des membres amaigris par la paralysie, transmettre du bonheur en massant tendrement des corps abimés pour leur insuffler du bien-être.

H. : Comment devenir assistant(e)s sexuel(le)s ?
B.S. : La formation comprend une sélection rigoureuse, un travail de réflexion. Elle a pour ligne de conduite le respect de la personne handicapée et de son intimité. Puis, les accompagnateurs sont supervisés dans leur travail. Chacun veille à être à l'écoute du désir de la personne handicapée, apprend à verbaliser ce qu'il comprend pour être sûr de la demande, essai de percevoir les souhaits non exprimés. Il est tellement facile de dire «  c'était pour son bien » et d'abuser celui qui ne peut parler et se mobiliser. C'est pourquoi un tel service ne peut se mettre en place qu'encadré. Être, ou avoir été en contact des  personnes handicapées, en ce qui me concerne, j’ai une certaine connaissance de l’amour sexuel avec des femmes reconnues handicapées, de tous physiques, minces, petites, fortes, grandes. Je leur ai prodigué : des caresses, massages, cunnilingus, pénétrations sexuelles à leur demande.
Ces assistants exercent un autre métier, au moins à mi-temps, et consacrent une heure quand on les appelle pour offrir de l'amour par le biais de massage érotique, de confidence, d'écoute, d'aide à réaliser certaines caresses. A combien d'euros peut-on évaluer le bonheur transmis dans ces échanges ou la personne handicapée est considérée comme un individu à part entière et ou les caresses se font sur la totalité du corps sans montrer ni peur, ni dégoût ? Les personnes reconnues handicapées mais autonomes, devraient a titre bénévole, participer a ces aides, connaissant elles même le handicap..

H. : Pourquoi les professionnels ne sont-ils pas adaptés pour ces prestations ?
B.S. : Pourquoi les professionnels ne sont-ils pas adaptés pour ces prestations ?
Offrir ce bien-être aucun médecin, infirmière ou professionnels du soin, ne peut le faire d'autant que la loi l'interdit et que les conséquences psychologiques lors de passage à l'acte peuvent provoquer de profondes dépressions, un fracas psychologique et des tentatives de suicides.

H. : Pourquoi une prostituée n'est-elle pas adaptée pour ces prestations ?
B.S. : S'il est simple de dire « Ils n'ont qu'à aller voir des prostituées ». Il est très difficile d'en trouver une qui accepte d'aller avec une personne handicapée (trop de perte de temps, peur, locaux inaccessibles...) Pendant une passe, pressée par le temps, jaillissent des réflexions douloureuses à entendre surtout lors des premières fois ou lors de difficulté: « Alors, ça

vient ? »  L'esprit est davantage au sexe rapide qu'à l'émotion affective.
Les aidant(e)s sexuel(le)s ont une obligation de suivi médical pour éviter de transmettre des maladies sexuellement transmissibles. Ils savent manipuler une personne alitée sans lui déclencher de douleur, la déshabiller puis la rhabiller, faire avec la sonde respiratoire de trachéotomie, remettre un pénilex à la fin de l'acte...Ils ne repartent que quand la personne est à nouveau confortablement installée épanouie.

H. : Qui sommes-nous pour avoir le droit de juger de ce qui est bien pour les autres sous prétexte de handicap ?
B.S. : Personne n'interdit le développement les «  Câlins gratuits «  puisque cela s'adresse à des personnes autonomes ! Cette idée naît en Australie en avril 2007 a été aussitôt reprise au Japon et dans le monde entier par le biais d'Internet. Des personnes se plantent debout en pleine rue avec une pancarte ou il est écrit «  Free hugs »  ou «  Câlins gratuits »  et enlacent ceux qui le désirent...
Pour l'instant, en France, une alternative à l'assistance sexuelle, peuvent être les massages complets de tout le corps pendant également une heure mais ou l'aspect sexuel n'est pas abordé.
Les fractures de la vie font réfléchir et changer nos convictions. Parler de certains sujets sans être concernés est aisé. Mais si à la suite d'un accident ou d'une maladie, vous vous retrouviez totalement dépendant. Bloqué dans votre lit, à attendre pour qu'on vous gratte le nez, à patienter pour que quelqu'un vous fasse boire, à subir les sarcasmes de celui qui vous lave le derrière. Abandonné par votre partenaire. Seul, ne sachant comment rencontrer quelqu'un qui pourrait vous aimer dans cet état ? Ecrasé de solitude, peut-être aimeriez vous faire des rencontres.

 

 
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J'ai testé l'assistance sexuelle !

 

 

Militante pour la vie autonome des personnes lourdement handicapées, Yvette Boyer combat pour un droit effectif à la vie affective et sexuelle, intégrant un service d'assistance aux personnes démunies.

 

 

 

 

 

 

             Vivre dans la région marseillaise lorsque l'on est lourdement handicapé est chose plus malaisée qu'ailleurs, et c'est probablement pour cela que se sont développées dans la seconde ville de France des actions remarquables conduites par des militants d'exception. L'un d'entre eux est une femme, Yvette Boyer, qui racontait ici son parcours il y a près de six ans. Actuellement, elle s'investit dans la reconnaissance d'un droit effectif à la vie affective et sexuelle de personnes lourdement handicapées, une action portée par l'association qu'elle préside, Choisir sa vie.

"En 2006, on avait réalisé un questionnaire pour demander aux personnes handicapées quels étaient leurs besoins en citant le bricolage, la coiffure, l'esthétique, et en fin de liste, la sexualité. On l'a distribué lors du forum annuel Marseille Handicap, et on s'est rendu compte que c'est la sexualité qui revenait le plus dans les réponses. Même encore aujourd'hui, les parents, les professionnels nous incitent à nous battre pour la reconnaissance de la sexualité des personnes lourdement handicapées. Des mères nous expliquent qu'elles sont contraintes de masturber leur enfant, elles disent ce n'est pas leur rôle, leur place dans la famille. Face à l'agressivité de personnes lourdement handicapées privées de toute sexualité, les parents, les professionnels sont démunis. Il n'y a pas de rencontres possibles avec des prostitué(e)s ou autres travailleurs du sexe. Et ce ne sont pas les prostitué(e)s que recherchent les personnes handicapées, mais des massages sensuels, des caresses, avec un dialogue. Simplement un corps contre corps, pour connaître, ressentir des sensations. Dans le rapport au corps de la personne handicapée, le côté médical prend le dessus. On n'a pas de caresse, de toucher sensuel, alors qu'on en a besoin."

 

 

 

"Alors on a travaillé avec Charlie Valenza, de l'association aubagnaise Boulegan, on a organisé des réunions, mais ça n'a pas avancé. On a eu connaissance de l'organisation à Strasbourg en avril 2007 d'un colloque sur la vie affective et sexuelle, on y est allé. Les débats nous ont intéressé, et nous ont apporté plus de motivation. A Marseille, on travaille avec l'association Handitoit Provence, dont un membre nous a présenté une esthéticienne qui fait des massages; elle était intéressée par le sujet. On l'a rencontrée, elle a découvert l'ampleur du besoin de sexualité des personnes lourdement handicapées. Elle m'a proposé un premier massage sensuel, puis un second avec un homme, parce que c'était ma préférence... Mon corps revivait, de la tête aux pieds, tous mes sens se réveillaient, j'oubliais mon handicap, j'avais envie de marcher, de courir ! Quand on arrive à avoir des caresses, un corps à corps, on se sent une vraie femme..."

Yvette Boyer a vécu en couple jusqu'à ces dernières années; elle a eu un enfant, qu'elle a élevé : "Pourquoi j'ai voulu avoir des rapports sexuels, un enfant ? Pour être une vraie femme ! Je demandais à mon compagnon si faire l'amour avec moi lui donnait les mêmes sensations qu'avec d'autres femmes, moi, j'ai toute ma sensibilité : il m'avait répondu que j'étais folle, qu'il n'y avait pas de différence..."

 

 

 

 

Elle évoque également l'expérience du massage sensuel faite par une autre femme infirme motrice cérébrale privée de la parole : "Elle en est revenue radieuse, émerveillée. Beaucoup de femmes handicapées ressentent ce besoin de sensualité, mais elles n'osent pas l'exprimer. Leur manque de sexualité est énorme. Chaque fois qu'elles ont des petites aventures, elles sont plus sociables, heureuses, souriantes."

Et Yvette Boyer leur fait confiance, comme elle fait confiance à des aidants sexuels informés et formés : "Chacun voit ce qu'il fait, et c'est une relation entre deux personnes adultes qui savent ce qu'elles veulent. C'est une complicité, chacun est libre d'accepter, de refuser. Cela, la plupart des gens ne le comprennent pas, ils pensent tout de suite à l'acte sexuel. J'ai eu une vie affective et sexuelle, mais en expérimentant le massage sensuel, je voulais ressentir. Et je me suis dit que j'en aurai besoin plus tard. Je suis une femme. Et je me bats pour les autres.

 

 

Témoignage de Pascal, aidant sexuel 

 

Il offre, un ou deux jours par mois, un moment de tendresse, de caresse à des personnes handicapées. Pascal, seul aidant sexuel en France, se confie.

 

« J’ai une vie de couple riche et épanouie, une femme que j’aime, des enfants. Et c’est là, justement, que je trouve cette force de partager un peu de mon bonheur avec des personnes lourdement handicapées, en grande souffrance. » Pascal a 50 ans, un vrai métier de formateur hospitalier. Mais il est aussi, un ou deux jours par mois, assistant sexuel auprès de personnes handicapées en mal de tendresse, de caresses, d’humanité tout simplement.

 

En France, ce « travail » n’est pas autorisé par la loi, et peut même être assimilé à de la prostitution. Alors Pascal exerce discrètement cette activité « presque militante » dont il est fier. « Je suis le seul aidant sexuel certifié en France », explique celui qui a suivi, en 2008-2009, une formation à l’aide sexuelle en Suisse romande, où cette activité est tout à fait légale.

 

Alors que se tient aujourd’hui à Paris le premier colloque sur « Handicap et sexualité », et qu’un député UMP, Jean-François Chossy, travaille sur un projet de loi pour légaliser les assistants sexuels, Pascal a accepté de nous expliquer pourquoi il a choisi d’aider des handicapés moteurs à réveiller une sexualité endormie, anesthésiée par des années de déni de leur corps.

 

« Ils voient défiler des dizaines de soignants qui viennent leur prodiguer des soins d’hygiène. Alors ils ont appris à abandonner toute pudeur pour se mettre nus devant ces gens qu’ils connaissent à peine. » Pascal raconte : « Une femme de 35 ans m’a confié que, pendant des années, elle s’était comme désincarnée pour supporter ces soins. Et puis, avec moi, elle a eu envie de redécouvrir un corps qui ne soit pas juste source de souffrance, mais de plaisir .»

 

Pascal s’est fixé certaines limites dans sa pratique. « Je ne propose pas de rapport sexuel complet, ni pénétration ni fellation. Mais j’offre des caresses pouvant aller jusqu’à l’orgasme et des corps-à-corps dans la nudité. » En revanche, il intervient auprès de femmes et d’hommes. « Je n’ai pas de limite supérieure d’âge, mais je n’accepte pas de moins de 30 ans, car la différence d’âge me gênerait. »

 

« Il y a des personnes qui ont juste envie d’avoir quelqu’un dans les bras. Ou de voir un corps dévêtu », confie Pascal. « L’autre jour, une femme m’a dit : J’ai 54 ans et je n’ai jamais été prise dans les bras d’une personne de l’autre sexe. J’aimerais connaître ça avant de mourir… Ça m’a ému. »

 

Pascal n’est pas rémunéré. « Je demande juste le remboursement des frais de déplacement. » Un choix qu’il a fait pour ne pas qu’on l’accuse de se prostituer, « mais je trouverais plus sain d’être payé, comme dans les autres pays ». L’intimité qu’il offre est gratuite, mais « très enrichissante. Chaque rencontre est une aventure. L’émotion est là, et on se rend compte que la beauté peut se réveiller même dans un corps blessé, meurtri, abîmé ».

 

Kinésithérapeute et psychologue de formation, Pascal a conscience de faire quelque chose de particulier, « d’extraordinaire », dit-il. " Ce que je fais n’est pas la mission des personnels de santé. C’est important de le dire car j’entends déjà nos opposants s’insurger du fait que si on légifère sur les aidants sexuels, on va obliger les infirmières à faire ce qu’on fait. Ce n’est pas le cas. "

 

Pour Pascal, la formation d’aidant sexuel est « essentielle ». « Elle nous apprend à savoir où on en est et où en est la personne handicapée pendant le moment d’intimité. c’est important. »

 

En France, il n’existe pas d’association mettant en contact handicapés et ces assistants sexuels. Et pour cause : une telle association serait accusée de proxénétisme. Mais les personnes passent par des associations basées à l’étranger, comme Sexualité et handicap pluriels (SEHP), en Suisse, où Pascal a reçu sa formation.

 

   

                                                                                         


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